Essaim

Schwarm der Wanderheuschrecke, Emil Schmidt, 1882-1884

Dans un coin du parking souterrain de la Carcasse, Cléo initialisait le scan de routine de la toute dernière, une petite chose énervée et rutilante que l’Arque n’avait pas encore touchée. Sortie, pas sortie, toute l’écurie de Plexus y passait une fois par semaine. Cléo, en connexion directe avec Luz, la Chaîne de conscience artificielle de la maison, ce qui n’était ni réglementaire, ni sûr, ni confortable mais tellement plus rapide et efficace, effleura méthodiquement du cerveau la charogne de luxe en polymères et céramique qui crachait son orgueilleuse lumière noire de l’autre côté de la vitre de la loge de sécurité. Faire un scanning à la manière d’un blacking sans même une dose de starter relevait de la stupidité sans nom. Bruno la laissait faire parce que ça lui faisait du score. Il savait que ce que faisait Cléo était mauvais pour sa santé et relevait du pénal mais il savait aussi que c’était foutrement fiable et que, malgré les migraines qui la fracassaient après chaque session “vierge”, Cléo devait y trouver une certaine dose de bonheur. Bruno se souciait, à sa manière, du confort de ses subalternes. Ils en avaient parlé. 

— T’es la pire cramée que je connaisse, Cléo. Esclave au blacking, même en mode vierge. 

— C’est pas un truc qui se soigne, je crois.

— Je dirais pas que ça m’arrange pas.

Pour le texte intégral, c’est par ici:

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