Légendes effectives pour photos fictives : première série

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1.

Noir/Blanc. Extérieur jour. Gros plan de profil. Deux hommes jeunes, la vingtaine. L’un au moins baisse la tête. Face à eux, à moins de quarante centimètres, un homme un peu plus âgé les regarde avec sévérité.

Un air de reproche
Trace une ligne
Entre deux silences

2.

Couleur. Intérieur nuit. Plan moyen légère plongée. Lumière jaune. Un couple assis sur une banquette de restaurant. Des verres sur la table. A droite, elle, vingt-cinq trente ans, grande, blonde, coupe au carré. Robe jaune en voile très courte. Talons aiguilles. Rit aux éclats. Légèrement affalée sur lui. Lui, à gauche, fin quarantaine. Costume trois pièces gris. Regarde fixement l’objectif. Cigarette à main droite. Sous sa veste ouverte, flanc gauche, l’ombre d’une crosse.

Le temps se glisse, libre
Sous la robe safran
Sur la hanche un calibre
Dans la nuit qui se tend

3.

Noir/Blanc. Intérieur jour. Lumière naturelle. Plan moyen. Dans le salon d’un hôtel en Suisse un groupe d’hommes influents se serrent la main sous le regard d’un policier en costume trois pièces.

Tandis que les carnets de bal se remplissent
Le condé compte les points

4.

Noir/Blanc. Extérieur jour. Plan large. Une berline puissante, noire. A un mètre, un homme jeune invective le chauffeur à lunettes noires d’aviateur, qui l’ignore.

Quelle insolence se cache
A l’arrière de vos voix rapides?

image : Basilicofresco

 

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