Légendes effectives pour photos fictives : quatrième série

 

256px-Electronic_eye_violet

 

 

 

 

 

 

1.

Couleur. Plongée. Intérieur nuit. La chambre d’un hôtel d’une grande métropole. Par la fenêtre les lumières de la ville se réfléchissent à travers le triple vitrage. Dans la pénombre, un lit défait. Un corps de femme emmêlé dans les draps. On ne voit pas son visage. Sur la droite l’éclairage jaune de la salle de bains filtre par la porte entrouverte.

Je n’ai pas eu le loisir de t’accompagner dans ta descente
Comme j’aurais aimé le faire
Petite soeur, tu veilles au feu polymère
Entre tes genoux scellés

J’ai pourtant cru un instant que tu allais verser
Avec moi, de l’autre côté
Mais tu préfères les spasmes imbéciles
Des détentes que j’aurais pu presser

Tu aimes le danger

 

2.

Couleur. Plongée. Intérieur nuit. La chambre d’un hôtel d’une grande métropole. Par la fenêtre les lumières de la ville se réfléchissent à travers le triple vitrage. Dans la pénombre, un lit défait. Un corps de femme emmêlé dans les draps. On ne voit pas son visage. Sur la droite l’éclairage jaune de la salle de bains filtre par la porte entrouverte et révèle une ombre liquide.

Parmi les choix que j’aurais pu faire
Celui-ci n’aurait pas été le dernier
C’est une chance que tu me l’aies imposé
Tu fourgues un gage à ma lâcheté

Au point où l’incertitude domine
J’ai cru que tu allais céder
J’ai la sale habitude d’avoir le dessus
Avec les filles dressées comme toi

Réflexe professionnel
Mépris originel
Chassez le naturel

 

3.

Couleur. Plongée. Intérieur nuit. La chambre d’un hôtel d’une grande métropole. Par la fenêtre les lumières de la ville se réfléchissent à travers le triple vitrage. Dans la pénombre, un lit défait. Un corps de femme emmêlé dans les draps. On ne voit pas son visage. Sur la droite l’éclairage jaune de la salle de bains filtre par la porte entrouverte et révèle un fragment du corps d’un homme à terre.

Dans ton rêve éperdu
Je veux que tu retrouves
La sensation amère
De la poudre explosée

Ne crois pas que j’oublie
Que c’est avec mon feu
Que tu as pris ma vie
Et ce qui vient avec

Mais je ne t’en veux pas
Ce que tu m’as fait là
Je l’ai fait à plein d’autres
Et beaucoup mieux que toi

Dors bien petite soeur

Après tout

Je ne suis qu’un homme mort

 

 

This entry was posted in fumées d'acombustion, micro and tagged . Bookmark the permalink.

Comments are closed.